mardi 25 septembre 2012

"Elle descend de la montagne à cheval"

26 juillet 2012

La nuit a été glaciale ! Il y a eu beaucoup de vent, ça rentrait directement par la ventilation de la tente. Je me réveille un peu contractée. En plus, j'ai fait un rêve qui me travaille.

Aujourd'hui, direction la montagne à travers la forêt de mélèzes. Mais jusqu'à la pause de midi, on est encore en plaine, on se refait donc une série de bons grands galops.





Qu'est-ce que j'aime cette sensation de liberté. On vole presque !











Les premières montées et descentes. Mon petit cheval fait moins le fier, c'est un petit cheval de steppe ! Crapahuter ça a l'air moins son truc.
Il fait vraiment chaud ce matin. A cheval ça va, mais dès qu'on met pieds à terre pour manger on se rend compte d'à quel point le soleil tape. Et ici, il n'y a pas d'arbres pour se mettre à l'ombre. On se fait donc un abri de fortune avec une bâche qu'on accroche aux camions qu'on a retrouvés pour le déjeuner.
Il y a une foule de mouches. Ca bourdonne, ça bourdonne. Ce bourdonnement m’écœure, ça me fait l'effet de mouches tournant autour d'une bête morte.


On est repartis, accompagnés de mouches et de taons. J'ai un petit côté sadique et je prends plaisir à les éclater. On est tout près de l'entrée de la forêt. Il nous faudra une heure pour atteindre le monastère de Tovkhon. Le chemin entre les mélèzes est trempé, boueux, les chevaux marchent de préférence tout près des troncs, là où le chemin est plus sec. Plus on avance et plus les arbres sont resserrés. Ca implique de faire attention à ne pas laisser ses genoux dans les arbres ! Je me transforme en contorsionniste, à éviter les arbres en me tordant dans tous les sens. Mais pas de bol, je ne suis pas assez rapide et mon genou tape dans un tronc qui se plie littéralement. Ouch ! Heureusement que l'arbre a plié, j'aurais eu bien plus mal sinon, mais je vais hériter un joli bleu je pense.

Le monastère est là, devant nous, à 2312m d'altitude. Il a été construit en 1650 en l'honneur de Zanabazar qui fut le premier chef spirituel du bouddhisme tibétain en Mongolie. Le site a lui aussi souffert des purges communistes.

On attache les chevaux, à côté des foulards bleus de prière qui parcourent tout le site. Un chemin de prière à la sortie du temple, nous permet d'accéder à plusieurs petites grottes de méditation (parfois très petites). Il ne faut pas avoir peur du vide pour emprunter ce chemin, on s'aventure dans la roche, sans rien pour se tenir. De là-haut, on a une vue magnifique sur les montagnes alentour, recouvertes de mélèzes. Le ciel est d'un bleu pénétrant. C'est peut-être couillon, mais j'ai eu l'impression de faire partie du monde en regardant cette immensité tout autour.




On rejoint Ash, resté avec les chevaux parce que l'entrée du temple lui est interdite, sa famille est de religion chamanique. Je ne vois pas mon petit bai. Il nous manque des chevaux non ? En fait un lama est attendu au monastère, des chevaux nous ont été empruntés pour aller le chercher. Ils mettent un temps fou à revenir. Entre temps on patiente en plaisantant, on se balançant des pommes de pins, en se chatouillant avec des longues herbes... On s'amuse d'un rien, encore !
Plus d'une heure plus tard, les chevaux réapparaissent. Je récupère mon petit bai et nous sommes prêts pour redescendre la montagne. J'ai l'impression de moins raser les arbres que lors de la montée, c'est appréciable.
On arrive au campement du soir, qui est le même que celui de ce midi.

Il pleut toute la soirée qu'on passe donc dans la grande tente. Dembe chante beaucoup à cheval, il veut nous apprendre une partie d'une chanson d'éleveur pour qu'on puisse la chanter ensemble pendant qu'on monte. Ash nous aide un peu.
Certains vont se coucher, il ne reste plus que Dembe, Boldo, Ash, Céline, Marie-Astrid, Jeanne et moi. Comme la nuit dernière. Il ne pleut plus, on note quelques mots de vocabulaire dans nos carnets au clair de lune. J'aime bien ces moments, quand il n'y a plus que nous, j'ai l'impression d'être sur la même longueur d'onde que les autres. Comme quoi, on n'a pas besoin de parler la même langue pour se comprendre et partager.


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