vendredi 21 septembre 2012

Dans le vent

25 juillet 2012

Pas besoin de réveil, malgré la perte de notion du temps, je suis réveillée pour le petit-déj'. Quel bonheur en ouvrant la tente de voir les chevaux à deux pas.
Pas de courbatures.
Avec Francis, on se demande quel jour on est. Je me fiche de savoir mais c'est drôle de perdre si vite pied. Ca aussi c'est un bonheur, de vivre sans se préoccuper de l'heure, de juste profiter du moment présent.

"Nous revoilà partis pour de nouvelles aventures" comme dira Anne au début de chaque journée.
Le terrain est plat mais beaucoup de rocaille nous empêche de galoper. Mon petit cheval veut toujours être devant, même s'il faut dépasser Boldo pour cela (et on n'a pas le droit de dépasser le guide en rando). J'ai le mauvais réflexe de lui tirer sur la bouche, je pense que je suis encore un peu crispée de mes aventures de la veille.
Petits galops dès qu'on peut. Boldo, devant, est toujours au trot, nous on n'arrive pas à suivre l'allure sans galoper. On longe la route pour rattraper les camions et faire une pause anti-soif. Ô joie, Boldo sort de l'airag de son deel ! La deuxième tournée est beaucoup moins surprenante, ça se boirait presque facilement. Bizarrement, ça désaltère vraiment.
Petite photo de toute la troupe avant de repartir.






Quand je retrouve mon petit bai, son toupet est attaché façon chevaux de course, avec un lien bleu venant de son licol. Je ne sais pas qui de Boldo ou de Dembe a fait ça, mais je trouve le geste adorable. Je reprends donc la route sur mon petit cheval de course.




On s'arrête en chemin à un camp de yourtes pour touristes, on veut acheter de la bière. On en profite pour passer par les toilettes, certains prendront une douche.

Après manger, Ash nous propose à Jeanne et moi de pêcher avec lui. Du poisson pour ce soir, ça pourrait être très sympa, ok on le suit ! Il faut attraper des criquets avant, pour servir d'appâts. Trop fière de moi, j'arrive à attraper le mien du premier coup, avant même que Boldo ait attrapé le sien. La pêche ne sera pas fructueuse... tant pis !
Boldo s'amuse à nous balancer les criquets dessus. Ca le fait rire. Il nous bombarde de fleurs de chardons, toutes sphériques. Ca aussi, ça le fait rire. J'aime voir qu'un rien amuse ce grand bonhomme.


On quitte le camp sous un ciel qui se charge. Des pentes raides et caillouteuses, des herbes hautes, des troupeaux de chevaux, le contraste avec le gris sombre du ciel qui fait ressortir le vert de l'herbe, les montagnes qui menacent de percer les nuages. C'est bien simple, il y a toujours quelqu'un pour dire à quel point c'est magnifique. Là, c'est mon tour, et Anne enchaîne sur un ton taquin très Anne "enfin Anaïs, il nous en faut plus maintenant !". 

Traversée de la rivière. J'adore les traversées de points d'eau à cheval. Le bruit des membres qui déplacent l'eau, celui des éclaboussures.
On doit contourner un renfoncement où coule une autre rivière, avec un tas d'îlots plein d'arbres. Le campement du soir est à une bonne demi-heure.

Une vaste plaine nous ouvre les bras. Boldo lance le galop. On va déjà vite quand il ne fait que trotter, je vous laisse imaginer. Nos chevaux fusent, c'est magique ! Tchou, comme on dit là-bas pour accélérer ! Encore plus vite. Tchou ! Encore plus vite. Mon petit cheval en a toujours sous le capot et je sens qu'il s'éclate. Moi aussi. Ca n'en finit plus, c'est génial. Je file dans le vent, j'ai juste à savourer la vitesse et la liberté. Je crois que c'est vraiment à ce moment que j'ai réalisé que j'étais là, en Mongolie.

A l'arrivée au campement, le ciel fait la gueule. Il y a un vent hallucinant. On attache les chevaux qui se mettent aussitôt croupe au vent. 



J'essaie de ne pas m'envoler en montant ma tente.
Petit tour en camionnette vers des sources chaudes. Après une quantité de bosses que je pensais infranchissables en voiture (c'était sans compter sur ces petites fourgonnettes russes et Dojo, le super conducteur !), voilà les sources. Alors moi, j'imaginais des bassins naturels, dans lesquels il était possible de se baigner. Je me suis complètement plantée ! Ca ressemble à des petites mares où la profondeur permet de trempouiller ses pieds, pas plus. Et c'est loin d'être chaud, ça semble même assez glacé. Chaque petit bassin a des propriétés pour différentes parties du corps. On décide de boire celle pour les intestins, au cas-où !

De retour au camp, le soleil semble vouloir revenir. J'en profite pour laver mes cheveux à la rivière.
Ensuite, petite session photo parce que le coin est superbe avec le soleil couchant, tout est doré.






Boldo


Avec Céline et Jeanne, on décide d'aller se balader. En route on croise Ash et Boldo qui reviennent d'une yourte voisine. Ils nous proposent de rentrer à cru avec eux. Céline monte avec Ash, Jeanne avec Boldo. Et moi ? Boldo me dit de monter aussi. Voilà comment on se retrouve à 3 sur un petit cheval ! Tous les trois morts de rire: Boldo sur un garrot très saillant, Jeanne au milieu qui a super chaud, et moi qui glisse sur la croupe à chaque pas.




Après le repas, on reste à discuter. Il y a des étoiles plein le ciel. Ca change de Paris. La lune se reflète sur la rivière qui se transforme en mince filet d'argent. On ne se voit pas beaucoup, c'est marrant. Les nomades nous questionnent sur nos métiers. Certains métiers (le marketing, l'informatique) semble dérisoires. Je suis contente de bosser auprès des gens, ça se rapproche de leurs valeurs. J'explique donc mon boulot d'orthophoniste. Boldo me dit qu'il faut que je reste, que son beau-père bégaie. On apprend que les mongols avaient pour objectif de s'amuser à nous faire répéter des conneries. On leur conseille d'essayer avec Anne. On apprend aussi que "chèz" veut dire pisse. Ca vaut quelques rires lorsqu'on parle de "chaise". Du coup, en allant faire le pipi du soir, on s'est dit qu'on allait "chèz". Eh oui, on s'amuse d'un rien nous aussi.





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