mercredi 19 septembre 2012

A cheval !

24 juillet 2012

1è journée à cheval. J'ai passé une super nuit. Tu t'endors dans un cadre idyllique avec le bruit des chevaux qui broutent à côté de la tente.
Après le petit-déj', c'est l'attribution des chevaux. Ca se fait à l'oeil, les nomades ne savent rien de notre niveau, ni nous du caractère des chevaux. On me désigne un petit bai, je fais partie des moins grandes du groupe, sûrement pour ça.
La selle est super confortable, malgré tout ça fait bizarre de me dire que je suis partie pour 10 jours sur ce petit cheval et cette selle.

On est partis ! L'allure est rapide, les petits chevaux de steppe, ils avancent. J'essaie de trotter debout, à la mongole, mais il faut s'y habituer. Heureusement, ma petite monture, malgré son trot très rapide, est un siège. J'emploie beaucoup trop de qualificatifs "petit", mais c'est affectueux et puis les chevaux mongols sont petits, donc ça colle d'autant plus. Les chevaux ont le pied sûr, trottent dans la caillasse sans se poser de questions.
On passe dans des coins magnifiques, croise des chèvres qui crapahutent dans les montagnes, à se demander comment elles ont pu arriver là.

Cette info sort un peu de nulle part, mais les chèvres dans la montagne m'y font penser, en moyenne dans la vallée on est à 1500m.

Dès que les chevaux en ont l'occasion, petites foulées de galop. Je sens que j'ai un petit moteur sous moi. Il a l'air nerveux et semble apprécier d'être dans le peloton de tête.
Pendant un galop dans une des vaaaaastes plaines, la sangle de la housse de mon appareil photo se détache et vient fouetter la croupe de mon cheval. Ca aurait fait bondir un bon nombre de chevaux, alors un petit cheval mongol, qui vit en liberté, sans personne sur le dos pendant 10 mois dans l'année, qui a peur de tout ce qu'il ne connaît pas, un petit cheval mongol ça le fait détaler. Rien à voir avec les galops que j'ai connus, même les courses à toute blinde sur les longues plages de sable. Ici, il n'y a rien qui puisse l'arrêter, la steppe continue sans fin, aucune roche à l'horizon. Il a peur, il détale et moi je n'arrive à rien. J'ai les rênes dans une main, la housse et l'appareil qui commence à en sortir dans l'autre. J'essaie de le freiner: rien. J'essaie de le faire tourner pour revenir vers les autres: que dalle. Il ne veut rien entendre. Il a peur et c'est tout. Dans ma tête ça se bouscule, ça pourrait être le pied parce que la vitesse est super impressionnante et super agréable, mais jusqu'où je vais aller comme ça ? Et jusqu'où voudra-t-il bien me garder sur son dos ? Je ne sais pas comment, mais j'arrive finalement à faire demi-tour et à le ramener vers le groupe. J'ai fait peur à tout le monde !




Pause le midi au bord de la rivière. Trempette des pieds et de la tête, ça fait du bien et ça change les idées. Oui, c'était un coup de panique du petit bai mais je ne peux pas m'empêcher de penser que la rando commence bien !
On retente un galop et Boldo, qui est en tête, me fait signe de rester à côté de lui, il me prend même une rêne.  J'ai un peu l'impression d'être une petite chose et aussi de ne rien contrôler, mais merci Boldo. C'était adorable comme attention.
Tout le reste de l'après-midi, il me cherchera du regard pour s'assurer que tout va bien.

On arrive là où on va passer la nuit. Je descends de selle, les jambes un peu arquées. Des étirements seront les bienvenus !
Boldo et Dojo (un des chauffeurs qui nous ont rejoint avec les tentes) me proposent de l'airag, le fameux lait de jument fermenté. On s'installe avec Jeanne et Céline, prêtes pour la dégustation. C'est assez bizarre, ça pétille, ça a le goût de fromage mais un peu acide, tout en étant rafraichissant. Et ça tourne la tête, un peu, aussi.


Dojo veut nous faire danser la valse mongole sur la musique qu'il a mise dans le camion. C'est surréaliste: danser la valse au milieu de la steppe mongole.
On passe la soirée autour d'un feu, à chanter, un coup en mongol, un coup en français. Les mongols chantent tellement bien, leus mélodies sont tellement jolies que j'ai honte. On ne connaît pas une chanson en entier, on est minables à côté d'eux.

Le coucher de soleil est magnifique (je n'ai pas fini d'employer ce mot). Après une soirée qui promet des moments de complicité pour les jours à venir, on va se coucher. Les chevaux broutent à côté et j'ai la certitude qu'un fantastique voyage s'offre à moi.





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