mardi 11 décembre 2012

Un bain de souffre

1er août 2012

On galope beaucoup ce matin, Dembe est à côté de moi tout le long. Il s'assure que tout va bien, c'est adorable. Mon petit cheval se tient nickel, posé. Le rythme du trek se fait ressentir, il est sûrement un peu fatigué lui aussi. En tout cas, sa chute semble derrière lui.
Passage par chez Boldo et Dembe, on s'arrête peu de temps. La chatte que nous avions croisée chez eux le jour du dépeçage du bouc a mis bas. Un seul des petits est vivant mais ne semble pas bien en forme. On passe un moment à essayer de le faire têter, en se disant que c'est inutile, s'il ne le fait pas tout seul il ne survivra pas. C'est difficile pour moi, de laisser faire la nature.
On se remet en route. Chez nous les vaches regardent passer les trains, ici les yacks observent les cavaliers.




On passe un mini gué au galop, je suis derrière Boldo, son cheval m'envoie le pâté de boue qu'il avait sous les sabots. J'en ai partout ! C'est bon pour la peau non ? Les nomades se moquent de moi.
On arrive peu de temps après à un endroit le long de la rivière, super joli, une petite colline, deux trois arbres perchés, le soleil éclaire le vert de l'herbe et la fait paraître un tapis tout doux: on se croirait dans la Comté ! On établit le camp ici.

Après manger, direction les sources chaudes. Le temps se gâte, des nuages noirs apparaissent en moins de 2. On marchera sous la pluie et dans le vent pendant 1h30. Le terrain est trempé, les chevaux glissent, mais la bonne humeur est toujours là. Les forêts de pins nous entourent, le chemin sent la coriandre.
En arrivant, surprise ! Je m'attendais à des bassins en extérieur, en pierre... Eh non ! Des baignoires dans un chalet en construction et une trempette de 20mn dans une eau riche en souffre. Ca sent la future exploitation touristique qui n'a rien de mongol. Quoi qu'il en soit, une eau brûlante, un vrai bain, un vrai shampooing, je prends. Et pour le cadre, tant pis, j'en prends déjà plein les yeux tout le temps.
On revient au camp vannées mais propres et bien. J'ai malgré tout un petit noeud dans le haut du dos que la chaleur n'a pas fait disparaître.
Séance massage par Bagi. Il repère mon noeud, s'y attarde avant de me prendre le visage dans les mains et de me demander de quel côté je suis tombée. J'ai le droit à une sorte de magnétisme, il m'explique qu'il veut soulager les tensions et rééquilibrer les points au niveau de mon visage. Je suis bluffée par son ressenti.

Avant de dîner, on décide de passer par la ville voisine avec les nomades qui vont régler un souci chez la famille de Telma, le jeune yackier. Voyage remuant ! La ville semble sortir de nulle part, des routes en terre, des hautes palissades de bois, des constructions. C'est marrant, la maison est aménagée comme une yourte.
On passe acheter de la vodka pour ce soir. Le trajet du retour n'est pas plus reposant qu'à l'aller. Elles passent partout ces petites fourgonnettes russes !

On est toutes crevées mais on fait un effort pour rester après manger. Finalement, ça n'est plus un effort, la soirée est très très sympa. On est entre nous, on chante (des refrains, parce qu'on ne connaît toujours pas de chansons entières), on boit de la vodka qui revient encore plus vite que d'habitude. Bagi me masse à nouveau.
Tout le monde va se coucher sauf Jeanne et moi qui restons avec Dembe et Boldo. On a soudainement toutes les deux envie d'un banc ! On ne marche pas très droit jusque derrière la camionnette, Dembe va chercher quelque chose pas loin des tentes et nous croise le cul en l'air. Fou rire toutes les deux. On reste comme ça un moment, à se dire qu'on est bien. Il en faut peu pour être heureux, n'est-ce pas !
Retour à table où Boldo et Dembe nous prête leurs deels. J'enfile celui de Dembe, je n'avais jamais vu qu'il en avait un. Il a l'air très joli d'ailleurs. Et je n'ai plus froid. On reste encore un peu puis on file se coucher. A ce moment là, on ne sait pas encore que c'était notre dernière soirée avec eux.























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